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jeudi 10 octobre 2013

Hang loose

Chaque voyage comporte son lot de galère. Comme l'avait dit très justement mon ami Bernard, voyager te met face à un nombre pharaonique de décisions à prendre: du lever au coucher, il est question de savoir où tu vas manger, ce que tu vas voir, quelle route prendre, à qui demander, où dormir, comment fonctionne ceci ou cela et c'est ainsi sans arrêt, du matin au soir.
Loin de l'image des vacances reposantes, le voyage te met en situation d'échec à peu près quotidiennement - le nombre de chances de se tromper augmentant avec le nombre de décisions à prendre.

Tout l'intérêt est d'apprendre à accepter ces échecs comme partie intégrante du voyage. Et surtout, d'apprendre à en rire.

Bref, on rentrait Laura et moi d'une charmante journée de plongée. Nous avions garé plus tôt notre voiture-maison sur le parking du port d'Honolulu, (avec toutes nos affaires dedans) pour aller boire un verre au bord de la plage. Alors on était en train de regagner notre voiture-maison pour y passer la nuit, blaguant gaiement sur le chemin dans l’insouciance de celles qui passent des vacances de reve, quand nos rires brusquement s’arrêtèrent :
- "Eh, Meuf. Elle est où la caisse?"
Réponse (après 15 minutes à essayer de comprendre ces fichus panneaux de stationnement nord-américains): emportée 30 minutes plus tôt par la fourrière, quelque part en terre inconnue.

C'est notre premier couchsurfer rencontré il y a 10 jours, un militaire américain au cœur aussi grand que son canapé, qui est venu nous récupérer sur un trottoir dans sa jeep jaune de surfeur (pieds nus et reggae à fond, parce qu’on est à Hawaii), pour nous emmener en pleine nuit à la fourrière du bout du monde claquer 175$US durement économisés par 10 jours de camping et de couchsurfing.

Laura et moi sommes de vraies voyageuses, je crois: jamais de mémoire de fourrière deux jeunes femmes sans voiture et sans le sous se marrèrent autant d'un échec aussi grand.

La voiture-maison

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