Alors voilà, tu prends l’avion dans l’Etat de Washington sous une pluie glaciale et tu arrives à Honolulu dont l’aéroport a lui seul est un dépaysement : de la musique traditionnelle accompagne tes premiers pas dans un aéroport sans fenêtres, ouvert sur les arbres dans la chaleur moite des tropiques. Même les toilettes sont exotiques : les pictogrammes portent des chemises à fleurs.
Toilettes tranquilles |
Laura enlève son pull et son manteau en sortant de l 'avion |
Puis, tu sors dans la rue, tu arrives dans Honolulu. Et tout à coup, le rêve s’effondre et la chute est brutale : une grande ville sale ou les poubelles envahissent les trottoirs, des cafards qui filent entre tes pieds tandis que les sans-abris, les alcooliques et les drogués dorment dans des tentes en pleine rue. Le policier assis sous un arrêt de bus te prévient : deux filles toute seules dans la rue ici, faut faire gaffe : c’est très risqué. Tu avais presque oublié ce que c’était d’avoir peur dans la rue, après avoir vécu au pays des Bisou ours (le Canada).
Parlons un peu du Paradis crée de toute pièce par le tourisme de masse : Honolulu et son célèbre quartier Waikiki sont littéralement envahis par les touristes asiatiques, à tel point que les enseignes sont écrites en chinois et en japonais, que la police du district d’Honolulu obéis a des lois différentes du reste des Etats-Unis (et imposées par les chinois qui tiennent l’île financièrement…). Tu ne peux pas faire un pas sans tomber sur des bus remplis de touristes qui envahissent les cotes mignonnes mais franchement pas plus belles que celles de la Corse.
Laura prend une photo sur la plage de Waikiki |
Mais elle n'est pas la seule !!! |
Les beaux surfeurs n’existent pas, ici les gens sont obèses car nous sommes aux USA. Les populations locales, qui ont changés d’habitudes alimentaires avec l’arrivée de la mondialisation, en ont franchement pâti : obésité pour ceux qui sont restés en ville (résultat de la transition nourriture traditionnelle/ Mc Donald), exclusion pour ceux qui ont voulu résister et se sont retrouvés parqués que la côte ouest de l’île, dans des conditions souvent précaires. Dans tous les cas, la surpopulation, le tourisme de masse et les frustrations engendrées ne favorisent pas les rapports cordiaux avec les gens. En ville, indifférence ou agressivité nous ont accueillies a notre arrivée, nous ramenant vite sur Terre.
Déception ? Oui. Les premiers jours ont été un désenchantement. Devrait-on partir pour une autre île ? Non, nous avons choisi de rester, de faire le deuil de nos attentes et de de sortir des sentiers battus. Il nous a fallu cinq jours pour faire le deuil de l'Hawaii que notre imaginaire avait créé de toutes pièces.
Au matin du sixième jour, nous sommes repartie de zéro, regardant l’île avec un regard neuf et sans plus rien en attendre. Et c'est là que sa beauté nous est vraiment apparue, dans une explosion de couleurs et de paysages époustouflants et d'une variété inédite pour un si petit bout de terre au milieu du monde. Je suis Incapable de comprendre ce que viennent chercher ces grappes de touristes agglutinés les uns aux autres à Waikiki, alors que partout, à chaque détour, derrière chaque arbre, se trouve une entrée secrète pour un coin désert et grandiose.
Une plage cachée rien que pour nous |
Sur Oahu, il n'y a que deux stations de musique a peu près On a donc ecoute les même chansons en boucle pendant 10 jours - si vous voulez voyager avec vos oreilles et partager notre quotidien musical, envoyez-moi un mail et je vous donnerai le lien pour telecharger notre playlist!
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