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jeudi 29 août 2013

Vancouver en trois points

Point numéro 1: il ne fait pas toujours beau à Vancouver
La ville porte bien son petit nom de Raincity, la "ville de la pluie". Eh bien voilà ça y est, après presque deux mois (quoi, déjà?!) de plein soleil, ou j'en étais presque venue à penser que le beau temps était un état général, la pluie est revenue et il parait qu'elle est là pour les 8 prochains mois.

Souvenez-vous : au moins de juin, j'avais décidé de précipiter mon départ à Vancouver pour arriver pendant l'été. Je me suis dit: quitte à arriver dans un endroit inconnu, autant que ce soit pendant la plus belle période de l'année. Ce sera plus facile pour aimer l'endroit et pour en profiter au maximum.
On peut dire que ma stratégie a fonctionné, puisque je suis littéralement tombée amoureuse de Vancouver. Mais maintenant que je l'aime, il va falloir que ce soit pour le meilleur et pour le pire, dans la pluie et dans la tempête, parce que Vancouver est née comme ça. Ce temps pourri, cette pluie intense, ces bourrasques venue du Pacifique, c'est elle aussi, c'est ce qui fait que la nature est si belle, c'est ce qui fait que cette ville est si exceptionnelle. Mais nom de Dieu, quelle chieuse.

L'autre soir, j'ai rejoint mon ami Hugues pour une projection en plein air d'Indiana Jones à Stanley Park. Alors nous étions la, avec 400 autres fans, assis dans l'herbe face au grand écran et dos à l'océan. Chaque scène culte était accompagnée de cris de joie et d'applaudissements, tout le monde chantait a tue-tete le thème de la trilogie,  bref un moment vraiment génial.

"ta dadadaaaa tadadaaa"

Mais tout à coup, en plein milieu de la scène ou Indie se retrouve dans une pyramide pleine de serpents, le vent a commencé à souffler. Les arbres ont commencé à se secouer, les nuages se sont avancés bruyamment au-dessus de nos têtes... Puis, la PLUIE s'est mise à tomber, dans tous les sens, par bourrasques salées qui te claquent les oreilles.

Tout le monde s'est levé, a ramassé son poop-corn et s'est enfui en courant, on aurait dit la guerre. Hugues et moi avons récupéré nos vélos et pris la route de nos maisons respectives, dans ce qui ressemblait à la fin du monde. Trempée jusqu'aux os, perdue dans la tourmente, je me suis réfugiée chez Banana Bread qui, par bonheur, habitait à mi-chemin.

Du haut de sa terrasse du 8eme étage, je tentais de me réchauffer en regardant, atterrée, la tempête brouiller la vue si familière, et en fondre les contours comme ceux d'une aquarelle. Apercevant ma mine défaite, il m'a tapoté l'épaule en riant: "Tu pensais que Vancouver était une ville pleine de soleil et de Bisounours, hein? Bienvenue dans la réalité mon petit français! C'est ça, Vancouver. Toute l'année".

Point numéro 2: la pluie mouille vraiment
Bref, il va falloir que je m’y fasse, quoi. En France, lorsqu’il faisait un temps vraiment pourri, je me disais : "allez, aujourd’hui tu fais rien, tu restes au lit en pyjama" !

Mais ici, impossible de mettre sa vie en stand by lorsqu’il pleut, puisqu’il pleut TOUT LE TEMPS ! Il faut donc s’équiper pour sortir de son lit et continuer à avoir une vie normale. Bottes de pluie, poncho, n’ayons pas peur du ridicule mes petits amis, et allons-y franchement.

Ma maman, dans sa grande bonté, m’a expédie par la Poste mon très fameux imperméable Petit Bateau qui devrait arriver d’ici une semaine. En attendant, je me vois contrainte de porter un poncho bleu acheté au Dollarama avec mon papa sur l’ile de Vancouver (par un temps semblable à celui-ci d’ailleurs. Papa, si tu me lis…). Un poncho donc, inspiration « sac poubelle » mais bien pensé toutefois. puisque muni d’un petit cordon autour du cou pour resserrer le plastique sur ton visage.

Faute d’argent, je n’ai pas de bottes de pluie pour l’instant. Le jour ou je suis allée faire du shopping pour en acheter, j’ai préféré investir le budget alloué dans une paire d’escarpins parfaitement inutiles (voire carrément dangereux) en cas de pluie. Mais ça, c’était avant qu’il ne se mette à pleuvoir… Je ne pouvais pas savoir, n’est-ce-pas. Maintenant, mes escarpins et moi, on ne fait pas les malins, je dois dire.

La semaine dernière, il faisait beau. Mais ça, c’était avant.

Point numéro 3: les canadiens ne jugent pas
Dieu merci, petite veinarde que je suis, je vis à Vancouver, Canada. Ce qui est bien, c’est qu’en vivant à Vancouver, je suis entourée de personnes qui, comme moi, vivent à Vancouver et sont donc confrontés aux même problématiques. Quand tu sors en sac poubelle inspiration capote dans la rue, avec un casque ridicule sur la tête (car les casques sont obligatoires en Colombie-Britannique lorsque tu fais du vélo), et que tu as l’impression d’aller bosser dans les égouts et que ta vie est fichue, il est bon de croiser sur ton chemin des gens comme toi.

Oui, tu n’es pas la seule à avoir investi dans un poncho a 2$, Tu n’es pas seule a le recouvrir d’un casque, et a porter une lumière frontale pour être vue. Tu n’es pas seule, mon enfant.
Ça fait un bien fou de ne pas être seule dans ces moments-la.

Et, ce qui est bien aussi, c’est qu’en vivant au Canada, je vis avec plein de canadiens qui (par définition, donc) ne sont pas des français.
Comprenez : je vis avec des personnes qui ne jugent pas sur l’apparence. Personne ne sera offusqué de cheveux roses, de tatouages sur le visage, d’homme en minijupe ou de femme en poncho. Mieux : vous pouvez postuler à un emploi avec des cheveux roses, des tatouages sur le visage ou… je ne suis pas sûr pour la mini-jupe, mais je suis sûr que ça doit pouvoir se faire.

Personne ne rira de ta dégaine de vidangeur d’égouts inspiration capote. Les gens se diront simplement : « elle se protège de la pluie lorsqu’elle fait du vélo ». J'irai même plus loin en disant que quelqu’un qui ne s’équipera pas correctement contre la pluie (ou pour faire du vélo) sera regardé comme une personne irresponsable. Mais de moquerie, point.

Bref, voilà en image a quoi je ressemble depuis 3 jours – petit facteur s’il te plait, envoie moi vite mon imperméable Petit Bateau !

Ma mine rejouie quand je pars travailler en velo (mascara
qui coule dans les yeux, cheveux colles sous le casque,
veste en cuir recouverte de bouillasse
-note pour la suite: investir dans des garde-boue-

Mine réjouie avant de partir en soirée

Mon look "je bosse dans les égouts de Paris"

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